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Audition centrale: rappels anatomiques et physiologiques

Dr Jean-Louis Colette

Il propose une approche anatomique.

Présentation d’un schéma des voies auditives.

Les aires auditives primaires sont perpendiculaires à la surface du cerveau.

Il existe de nombreuses décussations (je ne les ai pas toutes) :

- La première au niveau du corps trapézoïde

- Scission ?

- commission intercolliculaire

- commission inter-hémisphérique

- commissure de Guden

Il existe 4 niveaux d’échange droite/gauche et s’il y a un problème à un niveau quelconque, s’il y a un obstacle, ça passe toujours. Il ne faut donc pas parler de surdité centrale mais plutôt d’agnosie auditive car ce n’est pas que les patients n’entendent pas le son mais c’est qu’ils ne savent pas l’identifier, le mesurer.

Dans certains cas d’accidents vasculaires cérébraux on peut parler de cas de surdités centrales vraies (durent 48h).

La surdité verbale pure est une agnosie de la parole (les patients ne reconnaissent pas la parole).

Les noyaux cochléaires représentent l’entrée des voies auditives dans le tronc cérébral.

Deux noyaux :

- Noyau dorsal = voie vers le colliculus inférieur ipsi-latéral. Ce sont des voies qui vont se perdre au niveau sous-cortical (inconscient, permet les mouvements réflexes de recul par ex, c’est un système de défense).

- Noyau ventral = voie consciente (vers … et lemniscus latéral)

Noyau cochléaire : sert à l’intégration et au classement, sa fonction clé est de renforcer les contrastes observés au niveau de la cochlée.

Le complexe olivaire supérieur :

- Olive supérieure latérale

- Olive supérieure médiane

- Corps trapézoÏde

Fonction clé du complexe olivaire supérieur:

- l’intégration

- la localisation spatiale

- Entendre (comprendre) dans le bruit

Fonction clé du lemniscus latéral : filtrage et amplification

Colliculus (supérieur ou inférieur ?) :

- Organisation en palissade

- Partie centrale purement auditive

- Afférences périphériques multisensorielles

C’est le premier relais.

Il existe une organisation tonotopique à tous les étages :

- les aigus sont traités en profondeur

- les graves sont traités en surface (moins efficients pour la compréhension)

Egalement valable au niveau du colliculus inférieur : localisation des sons, relais avec les autre modalités sensorielles etc.

Chaque niveau est capable de gérer des situations de plus en plus complexes.

Structure de l’encéphale :

- Hémisphère gauche : le plus important, avec l’aire auditive et les aires associatives auditives (traitement de la parole, compréhension, lecture, écriture.

- Lobe temporal : aire auditive primaire (elle est perpendiculaire, en profondeur)

Une lésion du cortex auditif primaire entraîne un déficit auditif tandis qu’une lésion des aires associatives auditives entraîne davantage des problèmes de compréhension (aphasie par exemple).

L’aire auditive a gauche est beaucoup plus importante qu’à droite (en taille aussi).

Schéma du modèle de Wernicke-Geschind : dépassé aujourd’hui

Le traitement spectral du son se fait à droite (voyelles)

Le traitement fréquentiel se fait plutôt à gauche (consonnes).

Les stratégies de traitement de l’information varient selon les individus. Il a été démontré que les sourds ont malheureusement tendance à utiliser les stratégies les plus déficitaires.

Fonction auditive :

- Audition périphérique/cochlée : détection des sons + analyse spectrale

- Audition centrale : perception, discrimination (fréquence, amplitude etc.), décodage phonétique, écoute dichotique (séparation, intégration), discrimination des configurations temporelles (prosodie etc.), mémoire, attention, émotions

- La mémoire (d’abord sensorielle) : encodage, stockage, consolidation, récupération

- Attention : orientation volontaire, analyse automatique

Tests d’exploration centrale :

Indications :

- Mauvaise compréhension dans le bruit et dans le silence

- Efficacité insuffisante

- Dys- + retards d’apprentissage

- Certains problèmes neurologiques (aphasies etc.)

Conditions de faisabilité :

- niveau d’audition minimal (pas de perte supérieure à 60 dB)

- Symétrie de l’audition

- Francophonie (il faut qu’ils parlent la langue des listes)

Test de Lafon 60 :

- Dérivé du test d’intégration de Lafon

- 2 fois 30 mots avec et sans bruit

- S/B= 1 ou 0dB

- Scores analysés par tranche d’âge

Pour la cotation on utilise la règle du phonème utile (qui est toujours indiqué).

Test d’audition dichotique :

C’est le seul indicateur de latéralisation au niveau central

- Listes de mots différentes dans chaque oreille délivrées à niveau de sonie équivalente (d’où audition symétrique nécessaire)

Deux façons de faire passer le test :

- Intégration binaurale (il faut répéter les deux listes)

- Séparation binaurale (il ne faut répéter qu’une seule liste cad soit mots entendus dans l’OG soit mots entendus dans l’OD)

Schéma de Sparks, Goodglass et Nickel

Lors de la verbalisation des items, les items entendus dans l’oreille droite sont souvent énoncés avant ceux entendus dans l’oreille gauche (car le traitement sémantique se fait à gauche).

Listes Demanez :

Le patient doit répéter des mots entendus à droite puis des mots entendus à gauche.

On teste le degré de latéralisation ainsi que l’aptitude dichotique.

Idem avec les chiffres.

Test de configuration :

- On envoie trois sons avec des variations de hauteur ou de durée.

- Le patient doit dire « aigu, grave, grave » ou « court, long, long » par exemple. = réponse verbale : hémisphère gauche (transfert transcalleux)

- Réponse fredonnée : hémisphère droit (pas de transfert)

L’imagerie cérébrale est complémentaire.