Evolution des indications d'implantation cochléaire chez l'adulte
Didier Bouccara, Isabelle Mosnier, Alexis Bozorg Grayeli, Evelyne Ferrary, Emmanuèle Ambert Dahan, Martine Smadja, Stéphanie Borel, Christel Brouchet, Olivier Sterkers.
Hôpital Beaujon, AP-HP, 92110 Clichy. (didier.bouccara@bjn.aphp.fr)
Les indications d'implantation cochléaire chez l'adulte devenu sourd se sont élargies au cours des dernières années, en particulier en raison des progrès dans le traitement du signal. Schématiquement dès qu'un malentendant perd le bénéficie de l'une de ses aides auditives il est licite de s'interroger sur l'indication d'une implantation.
Évaluation et information
L'évaluation a pour but de préciser le diagnostic de la surdité: étiologie, retentissement, possibilité d'amélioration avec les aides auditives les plus puissantes, moyens de suppléance et impact psychologique. L'imagerie (scanner et IRM) élimine une lésion évolutive ou malformative qui pourrait remettre en cause l'indication ou la transformer (implant auditif du tronc cérébral). L’information fournie au patient et sa rencontre avec des personnes implantées sont utiles au moment de la décision définitive. La diffusion de ces informations, avant et après implantation, est facilitée par la présence d’une association de patients et d’un réseau de soins (Institut Francilien d’Implantation Cochléaire : IFIC). Les résultats obtenus chez l’adulte montrent l’absence de complication majeure, en particulier vestibulaire, et un bénéfice maximal obtenu entre 6 et 12 mois, stable avec le temps.
Situations particulières
L’âge ne constitue pas une contre indication, sous réserve d’une évaluation somatique et neuropsychologique précise. En cas de conservation d’une audition résiduelle sur les fréquences graves il est possible de tenter de la préserver afin de combiner une stimulation électrique pour les fréquences aigues avec l’implant et acoustique par une aide auditive pour les graves. Les indications d’implantation bilatérale sont les méningites récentes (risque d’ossification cochléaire) et les cas où la réhabilitation bilatérale apporte un bénéfice socioprofessionnel. Les indications d’implant auditif du tronc cérébral sont rares (NF2, ossification cochléaire...).
Références
- D. BOUCCARA, P. AVAN, I. MOSNIER, A. BOZORG GRAYELI, E. FERRARY, O. STERKERS. Réhabilitation auditive. Médecine Sciences 2005 ; 21 : 190-197.
- I.MOSNIER, E. AMBERT-DAHAN, M. SMADJA, E. FERRARY, D. BOUCCARA, A. BOZORG-GRAYELI, O.STERKERS. Performances et complications de l’implant cochléaire chez 134 patients adultes implantés depuis 1990. Ann Otolaryngol Chir Cervicofac, 2006, 123 : 71-78.
- D. BOUCCARA, M. KALAMARIDES, A. BOZORG GRAYELI, E. AMBERT DAHAN, A. REY, O. STERKERS. Implant auditif du tronc cérébral: indications et résultats. Ann Otolaryngol Chir Cervicofac. 2007;124(3):148-154.
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