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Implantation cochléaire et retard de développement linguistique

Dr. Natalie Loundon

Service d’Otorhinolaryngologie et de chirurgie cervico-faciale. Hôpital d’enfants Armand-Trousseau, 26 Avenue du Dr Arnold Netter. 75571. Paris, France. Phone : + 33 1 44 73 54-17, Fax : + 33 1 44 73 61 08.

Rééducation orthophonique "Implantations cochléaires", N°217, Mars 2004

Résumé :

Les années 90 ont vu se développer l’implant cochléaire chez l’enfant sourd congénital. Avec le recul, il apparaît qu’une réhabilitation auditive de qualité n’est pas toujours garant d’un développement du langage oral parallèle. Des pathologies spécifiques linguistiques sont observées dans environ 15% des cas après implantation cochléaire. L’implant n’est pas la cause mais bien le révélateur de la dysphasie. Il doit être considéré comme un atout supplémentaire dans la prise en charge orthophonique. L’implant cochléaire permet de mettre en évidence de façon précoce les troubles dysphasiques de l’enfant sourd profond, encore faut-il savoir s’alerter devant les premiers signes cliniques : non progression linguistique après 24-36 mois d’implantation, discordance entre l’excellente reconnaissance des bruits, et celle limitée de la parole. L’implant permet en outre une prise en charge spécifique de la dysphasie. La voie auditive peut-être utilisée pour la mémorisation de messages oraux en s’appuyant sur l’apprentissage automatique, en cas de dissociation automatico volontaire. Le diagnostic précis de la dysphasie passe par le bilan neurolinguistique. Celui-ci permet de comprendre quels sont les éléments déficitaires et les mécanismes préservés, et donc d’adapter rééducation orthophonique et pédagogie à chaque enfant.

Mots clés : implant cochléaire, enfants, langage, neurolinguistique, dysphasie